Comment vivre les différents deuils d’une vie ?
- Crochet S
- 30 oct.
- 3 min de lecture
Je suis témoin, en tant que psychologue, de la douleur que les deuils laissent derrière eux. Quand je parle de deuil, je ne parle pas uniquement du deuil suite à la perte d’un être cher. Il s’agit aussi de ces deuils plus discrets, parfois invisibles aux yeux des autres : une séparation amoureuse, une rupture amicale, la perte d’un emploi ou d’un projet qui nous tenait à cœur... Ce sont des deuils que l’on peut appeler « symboliques », mais leur impact est bien réel.

Le deuil, une traversée personnelle
Vivre un deuil, c’est passer par un véritable bouleversement intérieur. Souvent, d’après le docteur Elisabeth Kübler-Ross, il y a d’abord un choc, un état de sidération qui nous fige, le déni. Viennent ensuite le marchandage, la colère, la tristesse, la fatigue, les idées noires… Chaque personne vit ces étapes du deuil à sa manière, dans un ordre qui lui est propre et avec une intensité qui varie.
Il n’y a d’ailleurs pas de bonne façon de « faire son deuil ». C’est une expérience universelle mais aussi profondément intime et à chaque fois unique, qui nous confronte à nous-même et requière du temps.
Notre société, centrée sur la productivité, ne facilite pas ce processus
Le congé légal suite au décès d’un proche varie de un à cinq jours ouvrables, selon les situations et le lien de parenté. Mais dans le cas d’un divorce, d’une fausse couche ou de tout autre bouleversement, il n’y a aucun congé de circonstance prévu dans le secteur professionnel. Il faut reprendre le travail très rapidement, comme s’il était facile de refermer une blessure aussi profonde en quelques heures ou quelques jours. Mais le deuil demande du temps, de l’espace et de l’aide.
Dans le passé, on accrochait du crêpe à sa maison car le cercueil y était exposé pour que l’on puisse rendre un dernier hommage au sein du foyer, on « portait le deuil » vêtu de ses habits noirs; dans certaines cultures existaient des pleureuses professionnelles qui vous accompagnaient de leurs émotions intenses à la maison pour montrer à quel point le défunt était important pour la famille et permettaient à chacun de se laisser aller à son chagrin sans honte.
Beaucoup essaient de « tenir bon », de ne pas trop déranger et de continuer comme si de rien n’était. Certaines dépendances s’ensuivent pour combler un vide que chacun va accueillir selon ses modèles d’enfance, ses valeurs mais aussi la représentation de la société. Vous n’avez pas à traverser cette épreuve seul(e) et à toujours faire bonne figure. Même si la douleur vous semble insurmontable, vous pouvez vous apaiser avec l’aide d’un accompagnement psychologique.
Prendre le temps de réinvestir sa vie, pas à pas
« Faire son deuil », ce n’est pas oublier. C’est apprendre à vivre avec l’absence et à redonner du sens au présent et à l’avenir. C’est un processus de réajustement parfois long, souvent douloureux mais profondément humain. Et au cours de ce cheminement, il peut être précieux d’être suivi et aidé par un(e) psychologue. Ce processus de consolation comme l’écrit le psychiatre Christophe André traverse des prises de conscience que le philosophe Jean Michel Longneaux appelle très justement « Finitude, Solitude, Incertitude ».
Certains signes peuvent d’ailleurs indiquer qu’un accompagnement serait bénéfique : une tristesse persistante, des troubles du sommeil, une perte d’appétit, des états anxieux ou dépressifs, un burn-out, une perte d’estime de soi, des idées noires qui peuvent déboucher sur ce qui semble la « solution » ultime de se donner la mort…
La psychothérapie offre un espace pour déposer ce qui nous pèse intérieurement, pour mettre des mots sur ce qui fait mal et pour retrouver peu à peu une forme de paix intérieure. Ensemble, nous explorons les émotions, les souvenirs, les regrets, les espoirs... Nous réfléchissons à comment se « re-construire » autrement, à réinvestir la vie, à retrouver une forme d’allant en soi et en l’avenir.
Si vous sentez que le deuil vous empêche de vivre pleinement, si vous vous sentez bloqué(e) ou submergé(e), n’hésitez pas à solliciter mon aide.
Demandez une consultation à mon cabinet à Namur ou en visio.





Merci madame crochet, je suis pleinement concerné par votre article. Je n’hésiterai pas à prendre contact avec vous si le besoin se fait sentir